Instruction du 24 octobre 2014 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque
Date d’application : immédiate
Classement thématique : protection sanitaire
Catégorie : Mesures d’organisation des services retenues par la Ministre pour la mise en œuvre des dispositions dont il s’agit.
Résumé : La présente instruction actualise les mesures de prophylaxie autour d’un cas d’infection invasive à méningocoque ainsi que la conduite à tenir devant une situation inhabituelle ou devant une épidémie.
Mots-clés : Infection invasive à méningocoque, prophylaxie, sujets contacts, antibioprophylaxie, vaccination, situation inhabituelle, épidémie, signalement, notification.
Textes de référence : Les articles L. 3113-1, R. 3113-1 à R. 3113-5, D. 3117 du code de la santé publique.
Texte abrogé : Instruction n° DGS/RI1/2011/33 du 27 janvier 2011 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque.
Annexe : Guide pratique sur la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas d’infection invasive à méningocoque.
Objet :
La présente instruction actualise les recommandations de prophylaxie autour d’un cas d’infection invasive à méningocoque (IIM).
Les mesures de prophylaxie visent à prévenir la maladie chez les sujets contacts et à interrompre la transmission des souches virulentes, tout en limitant l’antibioprophylaxie aux justes indications dans une optique de lutte contre le développement des résistances bactériennes aux antibiotiques.
La gravité de ces infections et la nécessité de mise en œuvre de mesures prophylactiques rapides justifient une définition aussi précise que possible du rôle des différents acteurs, des mesures prophylactiques et leurs critères de mise en œuvre. Ces précisions et les informations utiles à la compréhension du sujet sont rassemblées dans le guide annexé à l’instruction.
Les évolutions à prendre en compte depuis la précédente instruction n° DGS/RI1/2011/33 du 27 janvier 2011 :
Des vaccins tétravalents conjugués A,C,Y, W135 sont désormais disponibles et indiqués dès l’âge de un ou deux ans selon le cas, modifiant les possibilités de prophylaxie vaccinale. Un cas de résistance à la rifampicine a été observé en 2011, justifiant de nouvelles recommandations concernant les traitements prophylactiques répétés. Un nouveau vaccin contre les IIM de sérogroupe B est disponible et recommandé dans certaines situations.
Les cellules d’aide à la décision (CAD) ont évolué au profit d’une expertise et d’une décision régionale, la DGSn’intervenant que dans les situations requérant des mesures de niveau national ou en appui et sur demande des ARS. Les évolutions dans la disponibilité des vaccins ne justifient plus la position de recours de la DGS et permettent par ailleurs aux ARS de s’organiser de manière autonome.
Le recours aux antigènes solubles pour le diagnostic des IIM, déconseillé depuis une conférence de consensus en 2008 en raison d’une sensibilité et d’une spécificité insuffisante, peut désormais être remplacé par la PCR, dont l’usage est en extension et l’inscription à la nomenclature des actes biologiques en cours.
L’organisation des chimio prophylaxies est facilitée, puisque les établissements pharmaceutiques sont désormais contraints à un approvisionnement en rifampicine en urgence des pharmacies, en application d’un nouveau décret.
Les modifications apportées au guide :
Le guide précédemment élaboré a été conservé dans sa forme et sa structure.
Les principales modifications concernent :
- Les techniques de diagnostic biologique,
- L’actualisation des données épidémiologiques,
- La définition des cas avec la suppression des antigènes solubles,
- La présicion des conditions d’utilisation de la ciprofloxacine, en chimioprophylaxie alternative, chez les enfants et les femmes enceintes,
- La mise à jour des vaccins disponibles.
- La prise en compte du nouveau vaccin contre les IIM B dans les explorations en cas d’échec vaccinal.
- L’actualisation et la précision des modalités de gestion des situations de cas groupés,
- L’intégration des recommandations de changement d’antibiotique en situation de cure répétée dans une même communauté dans une fiche commune avec les indications relatives aux chimioprophylaxies élargies.
- L’introduction des recommandations de vaccination en situation de cas groupés d’IIM B.
- L’actualisation des conditions d’accessibilité aux antibiotiques et aux vaccins.
Le document intègre d’autres modifications, comme l’usage du terme de liquide cérébrospinal (LCS) en remplacement du liquide céphalorachidien (LCR) conformément à la nomenclature en cours, la mention du type de précautions d’hygiène à prendre par les établissements.
1 Avis du HCSP du 12 juillet 2012 relatif à l’utilisation du vaccin méningococcique tétravalent conjugué A, C, Y, W135 Nimenrix et place respective des vaccins méningococcique tétravalents conjugués et non conjugués.
2 Avis du HCSP du 16 avril 2012 relatif à l’antibioprophylaxie des sujets contacts lors de situations impliquant plusieurs cas d’infection invasive à méningocoque dans une même communauté.
3 Avis du HCSP du 25 octobre 2013 relatif à la vaccination contre les infections invasives à méningocoque B.
4 Prise en charge des méningites bactériennes aiguës communautaires. 17ème Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse. SPILF. 19 novembre 2008.
5 Décret 2012-1096 du 28 septembre 2012 relatif à l’approvisionnement en médicament à usage humain.